samedi 26 juillet 2014

Pourquoi?


Pourquoi?

Pourquoi j'ai quitté l'industrie du transport routier!

Le 28 avril 2014, je quittais définitivement l'industrie du transport routier, après une carrière de plus de 40 ans!

Pourquoi? Certainement pas parce que je ne n'aimais plus ce métier. J'aime toujours ce métier, que j'aie exercé avec passion toutes ces années. J'ai écrit à propos du métier, ou j'ai tenté modestement de trouver et suggéré des solutions aux  problèmes quotidien auquel les Routiers Professionnels sont confronté constamment!

                                               



NON, les raisons qui ont fait que j'aie quitté sont les suivantes:

-manque de respect de la part des employeurs.
   
                                       

-décrépitude abyssale des salaires et conditions de travail. 

                                               


-avec la passion, on ne peut pas payer les factures.
  

Manque de respect de la part des employeurs.

En effet depuis plus d'une décennie, les employeurs malgré le discours chromé qu'ils font dans le but d'attirer et retenir les Chauffeurs, ne font aucune tentative pour remplir leurs promesses faites. Ils ne font aucun efforts. 

Prenant pour acquis que les Chauffeurs leurs sont attaché a la vie, a la mort. Les employeurs se foutent éperdument de l'aspect humain du Chauffeur; pour eux nous sommes une pièce d'équipement remplaçable comme une transmission. 

Nous ne sommes qu'un morceau de viande entre le siège et le volant. Malgré leurs belles publicités, leurs comités de toutes sortes à l'interne, et les messages véhiculés par le puissant lobby du camionnage, rien n'est fait concrètement pour les Chauffeurs. 

RIEN. 

Tout n'est que de la poudre aux yeux, afin de bien paraître dans le grand public et d'éblouir les nouveaux qui arrivent dans le métier.


En plus si tu ne vérifie pas ton talon de paie, tu risque d'avoir des méchantes surprises. Avec le système de rémunération a la con qui existe dans l'industrie du transport routier; soit payé aux miles, à la livraison, et parfois à l'heure à des taux misérable. Il faut surveiller la paie a tout moment pour les gaffes sur les montants payés. 

Trop souvent, il y a des erreurs au montant des miles payé, et cela peut représenter des montants substantiels a la fin de l'année.  

Les employeurs utilisent des systèmes pour calculer les millages, qui sont plutôt aléatoire et on se demande parfois quelle sont les routes utilisés pour payer le Chauffeur. 

J'ai, quand cela a été possible, fait sortir les routes utilisés pour ma paie et comparé avec les routes pour camions, et souvent il y a une différence. Ça, c'est quand c'est possible d'avoir  l'info.

                                               



J'ai déjà travaillé chez un transporteur et on était incapable de me dire par quelle route j'étais payé! J'ai travaillé 52 semaines chez cet employeur, et bien j'ai eue des erreurs sur 42 paies, un bonne moyenne hein! 

Et puis quand je téléphonais pour faire corrigé, je dérangeais. Mais en plus quand je recevais la paye suivante ou les erreurs aurais du être corrigé, et bien il y avait des erreurs dans la correction d'erreurs, c'est à en perdre son latin!

Décrépitude abyssale des salaires et conditions de travail

Les salaires tout comme les conditions générale de travail, depuis la déréglementation des années 80, n'ont jamais cessé de diminuer. 

A un point tel qu'aujourd'hui en 2014, pour plusieurs grosses corporations de transport, il est tout a fait dans les normes de verser un salaire misérable de $45 000.00 a $50 000.00 par an pour un Chauffeur. 

Le pire, c'est qu'ils sont fier de verser un tel salaire de misère et se prétendent de bon employeurs. Quelle farce!(1)


Le salaire d'un Chauffeur Professionnel, devrais être d'au moins $100 000.00 et plus par an! 

L'industrie du transport routier est la seule industrie a ma connaissance ou les salaires et conditions de travail en générale, non seulement, ne stagnent pas, mais se dirige inlassablement vers un fond abyssale jamais atteint.

                                            


Je fais juste regarder les annonces de recrutement dans les journaux de la fin de semaine, et les revues de recrutement en ligne, et j'en tombe par terre. 

Quand les taux sont affichés, ils sont d'un ridicule consommé. 

Quand tu téléphone, on ne veut pas donné les taux au téléphone seulement en personne. 

Quand tu te présente, et bien tu regrette d'avoir fait le déplacement. 

Les grosses corporations de transport demandent à leurs Chauffeurs d'en faire encore plus pour moins de salaires, de moins bonnes conditions de travail. 

Les grosses corporations de transport justifient ces actions fallacieuses au nom de la mondialisation, qu'ils sont en compétition avec la Chine, bref n'importe quoi! 

Ce qui me rend encore plus triste, c'est de voir des Chauffeurs gobé toute cette merde des grosses corporations de transport sans rien dire, quelle tristesse!
   
 Avec la passion, on ne peut pas payer les factures

Malheureusement, on peut être extrêmement passionné de ce métier comme je l'aie été, mais cela ne suffit pas pour payer les factures. 

C'est beau un camion neuf, un camion avec tous les équipements possible, faire les plus beaux voyages, mais si le salaire n'y est pas, ça donne quoi? 

La dernière fois ou je suis allé a la banque pour négocier mon hypothèque, j'aie amené ma passion avec moi et j'en ai fait part au banquier, qui m'a poliment écouté et m'a ensuite demandé quel étais le montant sur mon T4 annuel?
  
Voila la réalité. 

Depuis 2007, j'avais beau travaillé en moyenne 278 jours par an, mon montant annuel sur les formulaires T4 étais en pente vers le bas constamment, et l'avenir ne s'annonçait pas prometteur, alors il faut réagir!

Réaction

J'ai tenté de syndiquer les Chauffeurs chez un ancien employeur, peine perdu. 

Les gens on peur de perdre leur emploi, ou on invoqué toutes sortes de raisons assez farfelus parfois. 

En fait les gens aurais voulu avoir les avantages d'une convention collective et du syndicat, mais sans syndicat et sans mettre aucun efforts pour y parvenir, mais surtout ne pas payé de cotisation syndicale. 

Aujourd'hui, ces même gens sont encore au même point, et dans certain cas, ont même subit une baisse salariale pour continuer à faire le même boulot. 

Et a part chialé, ils ne font rien d'autre.

Pour ma part, après avoir perdu la lutte chez cet employeur, j'ai commencé à regarder à l'extérieur de l'industrie du transport routier. 

Cela me rendais triste. Mais comme il y a très peu d'espoir que les choses changent pour mieux, et que les Chauffeurs eux même, ont peur d'amélioré leur sort, craignant de perdre leurs emplois. 

De façon générale, l'ensemble des intervenants dans l'industrie du transport routier, semble se complaire dans ce formidable immobilisme. 

Il est plus facile pour tout ce monde de s'enfouir la tête, le plus profondément possible, dans le sable, ayant l'espoir que les choses se replacent d'elle même. 

                                              



J'ai l'impression qu'il n'y a même plus de lumière au bout du tunnel, car quelqu'un est parti avec. 

Force est de constater, qu'il est préférable pour moi, de sortir de cette industrie, qui va nulle part et tourne en rond. 

Tout comme l'on fait des milliers d'autres confrères. 

Dommage!

Maintenant

En avril 2014 une intéressante opportunité c'est présenté a moi, et j'aie saisi la chance qui se présentais. 

Je travaille dans une fonderie, ou je suis journalier-cariste. 

Je travaille minimum 40 heures semaine. Bon salaire, j'en suis à ma 3ième augmentation et 2 autres sont a venir dans les prochains mois. 

Cinq augmentations en moins de 6 mois, alors que dans l'industrie du transport routier; zéro augmentation en 12 ans. 

Quand je fais du temps supplémentaires je suis payer à temps et demi pour les 3 premières heures, ensuite temps double! 

Douze congés férié, uniformes fournis avec service de nettoyage inclus (4 chemises, 4 pantalons, bottes de travail, lunette protectrice a ma vue, gants de travail, etc.) 

Bonne couverture médicale, bonne convention collective, bon syndicat, Unifor (2).

                                              



Mais surtout une chose que l'on ne voit pas souvent dans l'industrie du transport routier avec les grosses corporations; un fonds de pension. Ça doit être ça, la différence entre être syndiqué ou pas.

Je terminerais, en disant que je suis bien content de mon choix, et que l'avenir se présente sous un meilleur angle. 

Je me dirige lentement vers une retraite qui s'annonce prometteuse.

Fraternellement,
Richard Corbeil
Ancien Routier Professionnel
Syndicaliste
Souverainiste
UNIS NOUS VAINCRONS, DIVISÉS NOUS PERDRONS
 :Canada 06:
1) http://www.overdriveonline.com/does-less-equal-more/

2)http://www.uniforquebec.org/